Interview de Stéphanie Colotte – Trésors de la comté

Dans le cadre du projet Mon Comptoir Local, nous mettons en lumière le travail de nos entreprises et commerçants locaux.
Aujourd’hui, rencontrons Stéphanie Colotte, créatrice et gérante de l’entreprise “Trésors de la Comté” qui propose des produits d’hygiène et de beauté ainsi que des produits artisanaux.

 

Pouvez-vous nous présenter votre boutique “Trésors de la comté ” ?

 

Produits hygiène

Trésors de la Comté est une jeune entreprise terrifortaine, basée à Offemont. C’est d’abord une e-boutique locale avec livraison offerte et effectuée par mes soins dans un rayon d’environ 10 km et avec envoi pour les personnes plus éloignées dans la région, voire de France. C’est aussi une boutique “mobile” : je peux me déplacer à domicile sur demande.

Trésors de la Comté propose des produits d’hygiène et de beauté, des articles pour aider à réduire ses déchets et diverses petites créations artisanales. Je dirais que la boutique est à mi-chemin entre la droguerie et le bazar.

 

Parlez-nous de votre histoire, comment avez vous eu l’idée de créer “Trésors de la comté” ? 

 

A la naissance de mon premier garçon, j’ai commencé à m’interroger sur notre alimentation et sur les produits que l’on utilisait pour sa peau.

Stéphanie Colotte

C’était aussi l’époque de la controverse sur les biberons qui contenaient du bisphénol A. J’ai pris l’habitude de décortiquer les étiquettes en grande surface.

 

Le véritable changement est arrivé avec mon second fils. Pendant mon congé maternité, je suis tombée sur un défi pour réduire le poids des poubelles et je me suis lancée. J’ai pris conscience, petit à petit, de l’impact de notre consommation et j’ai engagé notre famille dans une nouvelle voie.

Même s’il reste beaucoup à faire, aujourd’hui nous consommons majoritairement des produits sains et locaux tout en limitant nos déchets. L’objectif est de consommer moins et mieux pour prendre soin de notre santé en nous souciant autant de l’aspect économique que de l’aspect écologique.

Je ressentais le besoin de partager sur des thématiques de développement durable mais sans savoir comment. A la fin de mon congé parental, je me suis retrouvée licenciée économique. J’y ai vu une opportunité.

J’ai donc fait le point sur mes compétences et mes envies, j’ai regardé quelles étaient les possibilités d’entreprendre tout en restant une maman à temps plein et en respectant les besoins de chacun. Après quelques mois pour définir mon projet, Trésors de la Comté est né.

 

Quelles sont les valeurs que vous voulez passer au travers votre activité ? 

 

Le partage, le respect de l’humain et de la nature et surtout la bienveillance.
Voici un petit exemple pour illustrer ma démarche :
Dernièrement, une personne m’a fait remarqué que je parle de produits zéro déchet mais que je vends du déodorant dans des sticks en plastique. Je comprends la question qui n’était d’ailleurs pas un reproche. C’est vrai, mais elle ignorait que je vends aussi sa version solide qui n’est plus en stock actuellement. Et mon objectif n’est pas d’être une boutique zéro déchet même si cette thématique est importante pour moi.

Produits hygiène

Chaque personne évolue à son rythme, a ses limites qui lui sont propres, n’arrancera pas de la même façon si elle est seule ou en famille et ne pourra pas faire la même chose en fonction de l’offre locale.

 

Si une personne achète un déodorant en stick sur ma boutique, alors qu’elle en achetait une version conventionnelle jusque là, c’est une grande victoire. Elle passe d’un produit souvent composé de substances controversées et fabriqué industriellement à l’autre bout de la planète à un produit naturel, fait-main par une artisane de la région avec des bons composants majoritairement issus de l’agriculture biologique. Elle prend soin de sa santé et favorise l’économie locale et française. Si elle passe à la version zéro déchet, c’est la cerise sur le gâteau.

 

 

Aujourd’hui, quels produits vendez-vous, d’où viennent-t’ils ? 

 

Je vends du maquillage certifié bio Avril, une marque de cosmétique dont l’entreprise se situe dans le nord de la France. Les principaux lieux de fabrication se trouvent en France et en Italie.
Parmi les produits d’hygiène et de soin, on trouve des savons saponifiés à froid, des déodorants, du dentifrice, des shampoings solides, de l’huile précieuse pour le visage, un soin nourissant pour corps et cheveux et des shampoings pour animaux. Ce sont des cosmétiques artisanaux, fait-main en Bourgogne Franche-Comté. Je sélectionne des produits de qualité et sans huiles essentielles pour qu’ils soient utilisables par le plus grand nombre en minimisant les risques.

 

Shampoing solide Hibiscus
Shampoing solide Hibiscus de la boutique Trésors de la comté

 

Je vends aussi des charlottes pour couvrir bols, plats ou saladiers, des essuie-tout, des protections hygiéniques, des lingettes, des disques démaquillants, des brosses à dents à tête rechargeable, des cure-oreilles, des coussinets d’allaitement, des pochettes de conservation, des éponges upcyclées, le tout en version lavable/réutilisable pour remplacer les produits habituellement jetables. Tous ces produits sont fournis par des petites entreprises de Bourgogne Franche-Comté à l’exception des brosses à dents qui sont fabriquées par Caliquo située à Paris.

 

Vous pouvez aussi trouver en boutique divers produits artisanaux pour vous équiper ou pour offrir: gants, serviettes, filets de lavage, dînette réalisée au crochet, sacs à tarte, pochettes imperméables…tous fabriqués dans la région.

 

J’ai vu que vous récoltiez des produis usagés, à quoi vous servent-ils ? 

 

J’ai testé différentes options pour un brossage de dents plus écologique et c’est Caliquo que j’ai retenu. La brosse à dents est de fabrication française et se compose principalement de bioplastique. Seule la partie avec les poils se change lorsqu’elle est usagée mais le déchet est trop petit pour être recyclé. A ce moment-là, Caliquo n’était pas encore engagé dans un programme de recyclage. J’ai donc cherché un moyen de supprimer ce déchet qui est pour moi le seul point négatif de cette brosse et j’ai trouvé les programmes de recyclage Terracycle.

 

 

Essuie-tout

Cette entreprise recycle les déchets en plastique qui habituellement ne se recyclent pas pour fabriquer de nouveaux objets, comme du mobilier urbain.
Je me suis naturellement inscrite pour le programme de recyclage de brosses à dents et tubes de dentifrice et j’ai demandé à rejoindre d’autres programmes. Le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas mais quand il existe autant tout faire pour le traiter au mieux.
Les déchets collectés me rapportent des points que je peux transformer en argent pour faire des dons à des écoles ou à des associations.

Terracycle nous permet donc de faire une double bonne action.
Les déchets concernés peuvent être déposés à Offemont, sur rendez-vous.

 

Comment voyez-vous le futur de votre activité, que souhaitez-vous développer en plus ? 

 

Je souhaite bien sûr que mon activité perdure. A court terme, je continue à enrichir l’offre de la boutique. J’ai une longue liste d’attente de nouveaux articles à rentrer et de fournisseurs à démarcher.

 

Produits hygiène

Vous pourrez trouver en boutique des bijoux, des vêtements… Je cherche de nouveaux partenaires pour proposer des points relais locaux. Actuellement, j’en ai un à Traubach-le-haut à l’entrée de l’Alsace, une super ferme bio qui propose une AMAP sur Belfort. J’ai aussi un stand sur le marché qui m’attend à la fin du confinement.

 

J’envisage également d’accepter la PIVE, notre monnaie locale.
Pour le long terme, lorsque mes enfants seront plus indépendants, la porte est grande ouverte pour de nouveaux projets, tant professionnels qu’associatifs.

 

 

Avec le contexte actuel compliqué, pensez-vous que les habitudes de consommation vont changer ? 

 

Le changement est déjà en cours. Mais ces nouvelles habitudes vont-elles se confirmer lorsque la crise sera passée ? Je l’espère.

 

Parlons un peu de Mon Comptoir Local. Qu’attendez-vous d’un projet de place de marché local en ligne dédié aux entreprises de l’aire urbaine ?

 

Ce projet peut aider les petits artisans, commerçants… à avoir une plus grande visibilité. Nous sommes très nombreux et généralement pas suffisamment connus. C’est aussi la possibilité d’avancer ensemble et de sortir des schémas habituels de concurrence.

 

Qu’avez-vous apprécié sur la plateforme, et qu’est-ce que vous avez moins aimé ? 

 

Les + : Elle est agréable, intuitive et on sent qu’elle a du potentiel. Je pense qu’elle peut être particulièrement dynamique. L’équipe est à l’écoute, sympathique et réactive.
Les – : Rien de réellement négatif. Ce sont surtout des améliorations à apporter, à savoir l’ajout de la documentation et les rubriques à définir. Difficile d’en dire plus car je n’ai pas encore testé toutes les fonctionnalités.

 

Interview rapporté par Anthony Jacob Ciano, responsable communication Mon Comptoir Local.

 

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